Vincent Vallières
Pays du nord
Je marche dans ma ville
Dans mon pays du nord
Je me fonds dans la foule
La neige tombe encore
Sur le lac gelé
Des kids jouent au hockey
Je ne veux plus compter les heures
Je veux les faire compter
L’épiphanie fait place
À la paresse crasse
Comme la beauté d’une idée
Dont on perd la trace
Comme le comique usé
Qui fait la même grimace
Je fais le même trajet
Je plante aux mêmes places
J’avance lentement
J’arpente les trottoirs
Regardant les passants
Les croisant du regard
Un homme en paletot
Impatient en retard
Cette fille en talons hauts
Ne dormira pas ce soir
Une femme avant de monter
Dans un taxi
Me regarde au hasard
Doucement me sourit
Au coin d’une rue
Je rencontre un clochard
Qui dit: C’est le temps des vivants
Mais moi j’ai frette à mort
Le jour s’éteint
Tout s’illumine
Je pense à rien
Je perds le fil
Et rien n’est loin
Ou inutile
Le vide enfin
Qui tombe pile
J’avance dans ma ville
En cherchant la flamme
Vous méritez le meilleur
Crie le panneau-réclame
Mais il n’est pas cinq heures
Et il fait déjà noir
Je pense aux vieux, au soleil
Au sud de nulle part
Des amoureux s’embrassent
Sur un banc public
Emmitouflé et pur
L’amour est poétique
Les lumières des vitrines
Vendent une super vie
What you see is what you get
Tout est moitié prix
Je ne cherche pas de deal
Je me fous de mes dettes
Je veux sentir le feel
Je sens juste le frette
J’ai soif de beauté
Je rêve à l’infini
C’est le temps des vivants
Et je suis bien ici
Le jour s’éteint Tout s’illumine
Je pense à rien
Je perds le fil
Et rien n’est loin
Ou inutile
Le vide enfin
Qui tombe pile
Cette ville m’habite
Elle me parle à l’oreille
Je la connais par coeur
Mais c’est jamais pareil
Je marche tranquille
Et la nuit se réveille C’est le temps des vivants
Et c’est demain la veille