Genius France [Archives]
[NGF] Transe-Lucide : la rébellion des cœurs est en marche
C’est à travers une vidéo réalisée par Johan « Keezy » Dorlipo que l’artiste en profite pour expliquer l’origine de cet album. Le message est clair : ce projet marquera l’aboutissement d’une évolution personnelle et artistique constante. Au sens littéral du terme, translucide « se dit d'un corps transmettant la lumière de manière diffuse et au travers duquel les objets apparaissent flous. ». Cette définition va à l’encontre de l’intention de Disiz, qui est de se livrer sans « nuance », sans retenue dans cet opus qu’il qualifie comme étant « une transe dans la lucidité », autrement dit une exaltation qui lui permet de s’exprimer clairement et objectivement. Le terme « translucide » ne doit donc pas être ramené à sa première origine sémantique. Cet état de « transe-lucidité » a été nourri par ses précédents opus, mais aussi par d’autres implications artistiques telles que son rôle au théâtre dans la pièce « Les amours vulnérables de Desdémone et Othello » et l’écriture de ses différents romans. « Transe-Lucide » marquera ainsi le bilan d’une réalisation de l’artiste, aussi bien personnelle qu’artistique.
Premier signe : le lotus utilisé métaphoriquement pour représenter le chemin de vie parcouru jusqu’à présent. « Cet album aurait pu s’appeler nénuphar ou lotus. Parce que c’est l’histoire de quelqu’un qui naît dans la merde, qui subit les aléas de la vie, et qui malgré tout tente d’atteindre la sérénité. ». Cette fleur symbolise l’épanouissement spirituel : dans un premier temps enracinée dans la noirceur de la vase, elle va croître au contact de la lumière et devenir une magnifique fleur, à l’image d’une renaissance.
Cette métaphore du lotus permet de rebondir sur un second signe utilisé tout au long de la vidéo : le champ lexical de la peinture et de la lumière. « Cet album aurait pu s’appeler contraste. Pas trop de dégradés dans ce disque. Arriver à créer en assumant volontairement de ne pas faire de nuance. » Le tableau « Saint Joseph charpentier » est une référence qui revient régulièrement depuis « Extra-Lucide » : « Du dark partout, et une petite lumière qui résiste. Elle est tenue par un enfant qui éclaire les rides d’un vieil homme. Tout en regardant son cœur.». La flamme éclaire intensément le visage de l’enfant qui renvoie la lumière au reste de la scène. L’obscurité est ainsi isolée. Le parallèle avec « Transe-Lucide » est là : « Mon disque est dark comme l’époque et lumineux comme mes intentions. ». De cette sérénité acquise au fil des années, il en ressort un objectif : combattre une organisation sociale parfois injuste, parfois violente, mais surtout subie, en construisant l’unité. C’est peut-être ça, la rébellion des cœurs.