[Dialogue: Vincenzo & Alonzo]
Bonjour, comment ça va ce matin?
Mieux qu'hier, moins bien que demain docteur
Alors le grand jour c'est pour demain?
Ben, à ce qu'il parait hein
Mais si, mais si!
[Couplet 1: Alonzo]
J'allais jeter l'éponge alors qu'il y avait encore l'espoir à essorer
Maintenant, je saurais quoi faire de ma vie, le sort est
Que ma mère et mes proches dans leur estime, je parais haut
Qu'ils sont tous parés au départ court comme un paréo
Le départ de mon âme, que mon cœur joue plus du tam-tam
Que s'ouvre sésame, que Dieu me garde auprès de ses âmes
J'ai perdu plus de temps que d'anticorps ici
Tu sais le décor ici, ne m'orne pas tout ce qu'il y a dehors ici
C'est décidé, au bonheur demain je me fiance
Puis me marierai, avec la fidélité comme alliance
[Couplet 2: Vincenzo]
Ce n'est qu'un sursis en tant que porteur du virus faut te protéger
Sur ce t'es comme une mine, dans une bataille pour tous t'es un danger
C'est grâce au progrès de la médecine et pas au miracle du ciel
Que tu n'entends plus la pluie mouiller ton sort, que tu vois la vie en arc-en -ciel
Les cils de ta mère vont connaître la sécheresse d'un amour retrouvé
Bon je te laisse, j'ai d'autres patients qui eux aussi ont la joie à retrouver
[Dialogue: Soprano & Alonzo]
Bonjour
Je vous ai pas entendu entrer
Laisse tomber, je vois que tu as retrouvé le sourire
Ouais le docteur m'a dit que j'allais sortir demain et...
[Couplet 3: Soprano]
Attends je résume
Ton désert héberge une oasis et ton doc t'as donné une gourde
Attends faut que je te dise, dans ton cas c'est pas aussi simple qu'à Lourdes
Au fait ton oncle m'a parlé de toi hier soir : "Alors il va bien ? "
T'inquiète pas tu vas pas tarder à le revoir
Il me disait que tu recréais l'hiver dans les seringues
Mon blanc dans tes veines, dans ton sang le sang d'un autre te rend dingue
Le sang le rouge à ongles de ta maladie mais la y'a pas de dissolvant
C'est pour ça que j'suis là...
[ALONZO]
Mais mais...de quoi vous... je comprends plus rien de quoi vous parlez?
TOC ! TOC ! TOC !
Entrez !
[VINCENZO]
Alors comment ça va depuis ce matin pas trop ennuyé
Dossier OK, moral OK pour votre départ demain c'est OK
J'vous dis au revoir on s'quitte, j'pense pas vous voir demain
De vous, prenez-soin et dites-vous que je serai là en cas de besoin
[ALONZO]
Hé Docteur c'est vrai que sans vous mon corps aurait été sans vie
Je crois que sans vos soins l'espoir serait sans vue
[VINCENZO]
Dans ce monde chacun a besoin de tout le monde et tout le monde a besoin de chacun
Si j'avais été dans votre cas j'aurais aimé qu'on me traite comme un humain
(dialogues)
- Hé au fait docteur, avant que vous partez, je voulais vous présenter...
- Présenter qui ?
[SOPRANO]
Te fatigue pas il peut pas me voir
D'ailleurs seuls ceux qui doivent m'accompagner peuvent me voir...
[ALONZO]
Vous accompagner où? Qui? Moi? Non...
[SOPRANO]
Ah! les yeux des mortels des gros glaçons
Pour une étincelle fondent en larmes mais passons
Se plaindre chez eux c'est une passion
[VINCENZO]
Mais à qui vous parlez? Pourquoi vous pleurez?
[ALONZO]
A cause de la gourde percée que vous m'avez donnée
[VINCENZO]
Mais de quoi vous parlez ?
[ALONZO]
Laissez tomber, toi j'ai à te parler
Moi je dois sortir demain
Mais... C'est pas toi le médecin
[VINCENZO]
Arrêtez de divaguer vous allez sortir et reprendre une vie normale voyons
[SOPRANO]
Pas confondre le confort dans la maladie et la guérison
Mais pourquoi tant de manières? À croire que vous tenez ça de famille
En tout cas là c'est l'heure... et je crois qu'il faut qu'on parte!
Faut partir...
[ALONZO]
Partir sans faire la villa à ma mère, partir sans dire au revoir à mes frères
Partir sans faire partie de la terre, partir sans avoir fait une prière
[SOPRANO]
Faut vous rendre à l'évidence je ne vous comprendrai jamais vous les humains
Vous refusez d'accepter que la vie sur terre ne soit pas éternelle
[VINCENZO]
Qu'est ce que vous avez?
Infirmière venez m'aider
Arrêtez! Arrêtez! Réveillez-vous!!
Il n'est pas bon de lâcher maintenant
[SOPRANO]
(rire diabolique)
[ALONZO]
Partir, partir, partir, partir, partir
Partir, partir, partir, partir, partir
Partir, partir, partir, partir, partir
Partir, partir, partir...